Parfois l’ange tendait l’aile comme une voile,
Et, fixant un point d’or dans l’azur enfoui,
Les amants y jetaient leur amour ébloui,
Et montaient, frissonnants, s’aimer dans une étoile.
Or, un soir, Tsilla dit d’une voix de prière
À Phaëlim : « Montons jusqu’au Soleil, veux-tu ? »
Et l’ange poursuivit son essor éperdu
Dans un ruissellement splendide de lumière.
Vol sublime ! À leurs yeux le feu bouillonnait, ivre ;
L’or s’écroulait sur l’or à flots précipités
Dans une cataracte énorme de clartés.
Et Tsilla regardait, pâle, le Soleil vivre...
Quand elle regagna la terre obscure encore,
Son passage à travers le sombre firmament
Derrière elle allumait tant d’éblouissement
Qu’au fond des bois courut le frisson de l’aurore ;