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fait allusion au troisième consulat de Pompée et à la censure d’Appius (Œuvres de Salluste, tome II, pages 453 — 454) ; époque à laquelle ne fut assurément point versé le sang de quarante sénateurs. Ce que dit l’auteur sur le même sujet, dans la seconde épître (Domitium, Carbonem, Brutum, item alios, ete.), prouve qu’il n’a pensé qu’aux atrocités que commit Pompée, lorsque, secondant Sylla, il écrasa les derniers restes du parti de Marius, et rivalisa de cruauté avec le dictateur. Ces crimes imprimèrent à son nom une tache durable ; le souvenir en subsista parmi les Romains; Pompée en fit l’épreuve au plus haut point de sa grandeur : pour défendre un accusé, il attaquait l’accusateur ; et reprochant à celui-ci son grand âge, il lui dit qu’il revenait des enfers pour troubler la paix des vivants. « Oui, répliqua le vieillard ; oui, Pompée, je reviens des enfers, et j’y ai vu, encore dégouttants de sang, tous les citoyens se dont tu as été le bourreau, Domitius, Brutus a et Carbon, l’appui, le soutien de ton enfance !…[1] »

  1. Valer. Maxim., lib. VI, cap. 2, Ex. 2. — J’ai dû abréger cette réponse qui, dans le texte latin, est beaucoup plus étendue.