Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/472

Cette page n’a pas encore été corrigée

cri s’élève, tous les conjurés accourent. Minucius Flaccus perce de son épée le licteur le plus proche, et, après l’avoir tué, blesse le lieutenant Q. Cassius. (4) T. Vasius et L. Mercello, complices et compatriotes de Flaccus (car ils étaient tous d’Italica), le secondent. L. Licinius Squillus se précipite sur Longinus déjà terrassé, et lui fait quelques légères blessures.

(1) On accourt à la défense de Cassius, car il avait toujours près de lui une garde et plusieurs vétérans armés de dards. (2) Ceux-ci ferment le passage au reste des conjurés qui venaient à la file pour achever l’assassinat, et au nombre desquels se trouvaient Calpurnius Salvianus et Manilius Tusculus. (3) Minucius étant tombé en fuyant sur des pierres qui embarrassaient le chemin, est accablé et conduit vers Cassius, que l’on avait porté chez lui. Racilius se retira dans la maison d’un de ses amis, qui demeurait près de là ; pour y attendre la nouvelle positive de la mort de Cassius. (4) L. Laterensis, qui n’en doutait pas, court au camp, plein de joie, et félicite les soldats de la seconde légion et ceux de la levée faite dans le pays, auxquels il savait que Cassius était particulièrement odieux : la multitude l’élève sur le tribunal et le salue préteur ; (5) car il n’y avait personne ou qui fût né dans la province, ou qui appartînt à la légion du pays, ou qui eût été en quelque sorte naturalisé par un long séjour, comme étaient les soldats de la seconde légion, qui ne partageât la haine qu’inspirait Cassius. À l’égard de la trentième et de la vingt unième légions, elles avaient été levées depuis peu de mois en Italie par César, qui les avait données à Cassius ; la cinquième avait été récemment formée sur les lieux.

54

(1) Cependant on annonce à Laterensis que Cassius est vivant. Plus affligé que troublé de cette nouvelle, il se remet promptement, et va voir Cassius. (2) En apprenant ce qui se passe, la trentième légion se rend à Cordoue pour secourir son général. La vingt unième fait de même ; la cinquième les imite. (3) Des deux légions qui restaient dans le camp, la seconde craignant de rester seule, et de montrer par là ses sentiments, suivit l’exemple des trois autres. Quant à la légion du pays, elle persista, dans son projet, et nulle crainte ne put l’ébranler.

Châtiments et tractations

55

(1) Cassius fait arrêter ceux qu’on désigne comme complices : il renvoie au camp la cinquième légion, ne retenant près de lui que trente cohortes. (2) Sur la déposition de Minucius, qui dénonce comme faisant partie des conjurés L. Racilius, L. Laterensis et Annius Scapula (celui-ci était l’un des hommes les plus distingués et les plus estimés du pays, et son familier à l’égal de Laterensis et de Racilius), Cassius, sans différer plus longtemps sa vengeance, les fait mettre à mort. (3) Il livre Minucius à ses affranchis pour l’appliquer à la torture. Il leur livre aussi Calpurnius Salvianus, qui avoue sa participation au complot, et dénonce d’autres conjurés, conformément à la vérité, disent les uns, contraint par la douleur, disent les autres. L. Mercello subit le