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dans le Phare et s’y établit. Dès lors il put en sûreté recevoir, par mer, des vivres et des secours ; aussi envoya-t-il en chercher dans toutes les contrées voisines. Dans les autres quartiers de la ville les combattants firent retraite avec des chances égales, et sans qu’aucun des deux partis fût chassé de son poste, vu l’étroit espace du terrain. Après quelques hommes tués de part et d’autre, César, s’étant saisi des postes les plus importants, s’y fortifia pendant la nuit. Il y avait dans ce quartier de la ville une petite portion du palais, où César s’était d’abord logé en arrivant ; elle était jointe à un théâtre servant de citadelle, et communiquant au port et à l’arsenal. Il en augmenta les fortifications les jours suivants, pour s’en faire un rempart, afin qu’on ne pût pas le forcer à combattre. Cependant la fille cadette du roi Ptolémée, regardant le trône comme vacant, et se flattant d’y monter, s’échappa du palais, alla joindre Achillas, et se mit à diriger la guerre avec lui. Mais bientôt il s’éleva entre eux des querelles sur le commandement ; ce qui profita aux soldats, car chacun d’eux s’efforçait par des largesses de se les attacher. Cependant Pothin, gouverneur du jeune roi et administrateur du royaume, écrivait du quartier de César à Achillas, pour l’exhorter à tenir bon et à ne pas perdre courage ; ses messagers, ayant été mis à mort et saisis, César le fit mourir. Tels furent les commencements de la guerre d’Alexandrie.