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les vaisseaux de charge, et les amènent dans le port : ceux qui sont en mauvais état leur fournissent des clous, du bois, des agrès, pour radouber et armer les autres ; (3) ils mettent dans les greniers publics tout le blé qu’ils peuvent recueillir, et serrent les autres approvisionnements et tout ce qui peut leur être d’usage en cas de siège. (4) Irrité de cette injure, César vient avec trois légions à Marseille, élève, pour l’attaque de la ville, des tours et des mantelets, fait équiper, à Arles, douze galères. (5) Achevées et armées dans l’espace de trente jours, y compris celui où l’on avait coupé le bois, elles sont amenées à Marseille ; César en donne le commandement à D. Brutus, et laisse C Trébonius, son lieutenant, pour conduire le siège.

Fabius ouvre les hostilités en Espagne. Situation des partis en présence

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(1) Tout en faisant ces préparatifs, il envoie en Espagne C. Fabius, son lieutenant, avec trois légions qu’il avait mises en quartiers d’hiver à Narbonne et aux environs. Il lui ordonne de s’emparer promptement des passages des Pyrénées alors occupés par L. Afranius ; (2) les autres légions qui hivernaient plus loin ont ordre de le suivre. (3) Fabius exécute l’ordre de César avec toute la promptitude que celui-ci lui avait recommandée, chasse des passages les troupes qui les gardaient, et marche à grandes journées contre Afranius.

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(1) À l’arrivée de L. Vibullius Rufus, que Pompée, comme nous l’avons dit, avait envoyé en Espagne, Afranius, Pétréius et Varron, lieutenants de Pompée, se partagèrent entre eux le commandement : le premier occupait, avec trois légions, l’Espagne citérieure ; le second, avec deux, depuis les défilés de Castulo, jusqu’au fleuve Anas ; le troisième, avec un pareil nombre, le territoire des Vettones et la Lusitanie. (2) Il fut convenu que Pétréius partirait de la Lusitanie et viendrait par le pays des Vettones joindre Afranius avec toutes ses troupes, tandis que Varron protégerait, avec ses légions, toute l’Espagne ultérieure. (3) Les choses ainsi réglées, Pétréius fait des levées d’hommes et de chevaux dans la Lusitanie, et Afranius en ordonne également chez les Celtibères, les Cantabres, et tous les Barbares qui habitent les côtes de l’océan. (4) Après avoir rassemblé les troupes, Pétréius traverse rapidement le pays des Vettones et va joindre Afranius. Tous deux décident, d’un commun accord, de porter la guerre près d’Ilerda, à cause de l’avantage de ce poste.

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(1) Ainsi qu’il a été dit plus haut, Afranius avait trois légions, et Pétréius deux, sans compter environ quatre-vingts cohortes, tant de la province citérieure que de l’Espagne ultérieure, et environ cinq mille chevaux de ces deux provinces. (2) César y avait envoyé en avant trois légions, avec six mille auxiliaires et trois mille chevaux qui avaient servi sous lui dans toutes les guerres précédentes, et un pareil nombre de Gaulois qu’il avait réunis en tirant de chaque ville ce qu’il y avait de plus illustre et de plus brave, principalement en Aquitaine et dans les montagnes qui touchent à la province romaine. (3) En apprenant que Pompée venait en Espagne par la Mauritanie avec ses légions,