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GUERRE DES GAULES. — NOTES.

tertre n’était pas offert par la nature, on y suppléait par un banc de gazon. Lucain parlant de César (Phars. l. v. v. 316) :

..........stetit aggere fultus
Cespitis

LIVRE QUATRIÈME.

(1). Tacite parle des Suèves à peu près comme César. Germ. xvi, 26.) Horace (lib. iii, od. 24), attribue le même même de culture aux Scythes et aux Gètes, qu’en ; es temps on confondait souvent avec les Germains : Nec cultura placet longior annua.

(2). Lorsque, après la lecture des dépêches de César, es sénateurs votèrent que des actions de grâces seraient adressées aux dieux, en reconnaissance de cette victoire : « Des actions de grâce ! s’écria Caton ; votez plutôt des expiations ! suppliez les dieux de ne pas faire peser sur nos armées le crime d’un gémirai coupable. Livrez César aux Barbares, afin qu’ils sachent que Rome ne com< mande point le parjure, et qu’elle eu repousse le fruit avec horreur. » (Plut, in Cæs.)

(3). Plutarque vante ce pont du Rhin, qui lui parait un prodige ; c’est un ouvrage qui n’a rien d esiraordinaire,’t que toute armée uiodcine eut pu faire aussi facilement. I ne voulut piis passer sur un pont de bateaux, parce qu’il raignait la perfidie des Gaulois, et que ce pont ne vint à e rompre. Il en construisit un sur pilotis en dix jours ; il e pouvait faire en peu de temps : le Rhin, li Cologne, a rois cents toises ; c’était dans la saison de l’année où il est : plus bas ; probablement qu’il n’en avait pas alors deux eut cini|uaule. Ce pont pouvait avoir cinquante travées, [ui, à cinq pilots par travée, font deux cent cinquante liloti, avec six sonnettes ; il a pu les enfoncer en six jours,’est l’opération la plus difficile ; le placement des ch.ileaux et la construction du tablier sont des ouvrages qui e fout en même temps ; ils sont d’une nature bien plus acile. Au lieu de mettre ces cinq pilots comme il les a ilacés, il eut élé préférable de les planter tous les cinq à a suite les uns des autres, à trois pieds de distance, en îs couronnant tous par un chapeau de dix-huit à vingt I eds de long. Celte manière a l’avantage que si un des ilols est emporté, les quatre autres résistent et soutienicnt les travées. Napoléon.

(4). Les deux incursions que tenta César dans celte camlagne étaient toutes les deux prématurées et ne réussirent li l’une ni l’autre. Sa conduite envers les peuples de Rerg t de Zulphen est contre le droit des gens. C’est en vain ull cherclie dans ses mémoires à colorer l’injustice de sa ouduile. Aussi Caton la lui reprochait-il amèrement. Celle icioire contre les peuples de Zulphen a éié du resie peu loi ieu.se ; car quand même cnux-ci eussent passé le Rhio ITectivement au nombre de 450, 000 âmes, cela ne leur onnerait pas plus de 80, 0110 combattants, incapables de L’nir tè ; e a liuit légions soutenues par les troupes auxi•Jire « et gauloises qui avaient tant d’intérêt à défendre leuur territoire. >apoi.éos.

(5). César ne désigne ici ni le port d’oii il pailit, ni relui distance de huit milles où sa cavalerie devait s’embaruer ; il est vraisemblable que le port doii devait s’effccuer le départ du gros de l’armée était celui de ll’i.ssnn, t l’autre désigné pour rembarquement de la cavalerie, io^i/o ;  ; iif.

(6). Cette expression, la fortune de César, était familière a vainqueur des Gaules, et rappelle son mot célèbre au iitrou de la barque qui le conduisait.’l Brindes, pendant un violent orage : Que crains-tu ? Tu portes César et sa fortune.

(7). César échoua dans son incursion en Allemagne, puisqu’il n’obtint pas que la cavalerie de l’armée vaincue lui fut remise, pas plus qu’aucun acte de soumission des Suèves, qui au contraire le bravèrent. Il échoua également dans son incursion en Angleterre. Deux légions n’étaient plus suffisantes, il lui en eut fallu au moins quatre. et il n’avait pas de cavalerie, arme qui était indispensable dans un pays comme l’Angleterre. Il n’avait pas fait assez de préparatifs pour une expédition de cette importance : elle tourna à sa confusion, et on considéra comme un effet de la bonne fortune qu’il s’en était retiré sans perte. Napoléon.

On fit plus ; le départ nocturne et précipité de la flotte, de quelques raisons que César ait cherché à le colorer, fut regardé comme une fuite, en Gaule, à Rome même (V. Lucan. Phars. l. ii, v. 572 ; Sueton. in Cæs. n. 25), mais surtout en Bretagne. La tradition poétique et historique des Kimris-Bretons en perpétua religieusement le souvenir ; elle raconta avec orgueil comment les Césariens avaient abordé en conquérants l’île de Prydain, pour la quitter en fugitifs. « Ils disparurent, dit un vieux narrateur, comme disparait sur le sable du rivage la neige qu’a touchée le veut du midi. » (Hist. des Gaulois, 2e partie, ch. 7.)

LIVRE CINQUIÈME.

(1). Les Romains appelaient la Méditerranée notre mer.

(2). L’Illyrie faisait partie du gouvernement de César, avec la Gaule Cisalpine et toute la Gaule Transalpine.

(3). Les traditions bretonnes mentionnent, quoique sous un autre nom (androg. afarney), le jeune fugitif parmi les traitres qui firent le malheur de l’ile, el dont le souvenir devait être poursuivi d’âge en âge par la malédiction publique. (Camden. Histor. britan. — Trioedd. — Early History of the Bretoas. by Roberts).

(4). La seconde expédition de César en Angleterre n’a pas eu une issue plus heureuse que la première, puisqu’il n’y a laissé aucune garnison ni aucun établissement, et que les Romains n’en ont pas été plus maîtres après qu’avant. Napoléon.

De cette seconde expédition pour laquelle il avait déployé un appareil de forces si imposant, César ne retira d’autre gain que quelques bandes d’esclaves (l. v. c. 25), et des perles bretonnes, dont il envoya à Rome une grande quantité (Sueton. in Cæs. n. 47) ; quant au tribut annuel imposé à Cassivellaunn, il ne fut jamais payé. Il y a apparence (Tacit. Agricola, xiii) qu’il ne le fut même pas après les conquêtes de Claude et au temps de Vespasien. En un mot. César, selon l’expression d’un écrivain ancien, ne fit que mettre deux fois le pied eu Bretagne (Vell. Paterc. l. ii, c. 46) ; et, suivant celle de Tacite (loc. cit.), que montrer ce pays a ceux qui pourraient s’en emparer un jour : Ostendisse posteris, non tradidisse.

(5). Ce Quintus Cicéron était le frère de l’orateur.

(6). L. Munatius Planciis fut, plus tard, le fondateur de la ville de Lyon, qu’il ne bâtit, dit-on, pendant la lutte de César et de Pompée, que pour en attendre l’issue et se ranger du parti du vainqueur. Il s’attacha donc à César, ensuite à Antoine, qu’il quitta pour Octave. Velleius Paterculus (lib. i. c. 83) le dépeint sous les plus odieuses couleurs, o/ « f, rHii>.<ii)inriim ifrum <1 oiirfoifl minister. Horace lui a adressé l’ode qui commence par ces mots : laudabunt alii. (lib. i. od. 7.)