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faveur du peuple celte puissance tribuaitienDe par laquelle ont été allumées toutes nos discordes ?

le plus mccliaDt et le plus impudent des honuncs ! la misère et les larmes de les conciloyens pourraient -elles le toucher, loi qui ne possèdes rien dans la patrie que tu ne doives à la violence ou a l’injustice ? Tu brigues un second consulat , comme si lu l’étais démis du premier : lu prétends rétablir la concorde par les âmes ; nous l’avions, et c’est toi qui l’as détruite ! Traître envers nous, infidèle ’a les complices, ennemi de tous les gens de bien , tu te joues des hommes et des dieux offensés par les perfidies ou par tes parjures ! Eli bien ! puisque tel est ton caractère, persévère dans ta résolution , et ne dépose point les armes, je t’y engage , de peur qu’en suspendant les entreprises séditieuses. Ion humeur inquiète ne nous tienne sans cesse en alarmes. Ni les peuples , ni les lois , ni les dieux ne te veulent pour citoyen. Continue comme tu as commencé, aûn /le trouver au plus tôt la récompense qui l’est due.

Mais vous, pères conscrits, jusques à quand par vos délais laisserez-vous la république sans défense , et n’opposerez- vous aux armes que des paroles ? Des troupes ont été levées contre vous ; de l’argent a été enlevé de force au trésor et aux particuliers ; on a placé et déplacé des garnisons ; on impose arbitrairement des lois ; et cependant vous préparez des députations et des décrets I Mais, croyez-moi, plus vous demanderez la paix avec instance, plus la guerre sera poussée avec ardeur, car notre ennemi verra bien qu’il est plutôt protégé par votre crainte que par votre amour de la justice (9). Alléguer l’horreur des troubles et de la guerre civile, pour qu’en présence de Lépidus en armes vous restiez désarmés , c’est vouloii- qut vous vous soumettiez d’avance au sort des vaincus quand vous pouvez l’iuOiger à d’autres : et c’est ainsi qu’en vous conseillant la paix avec lui, un lui conseille la guerre contre vous.

Mais si ces conseils vous plaisent , si vous êtes plongés dans un tel engourdissement qu’oubliant les crimes de Cinna, dont le retour ’a Kome avilit à jamais notre ordre , vous vous livriez encore ù Lépidus avec vos épouses et vos enfants, qu’avez-vous besoin de décrets ? pourquoi recourir "a Catulus ? C’est en vain que lui et d’autres gens de bien veillent au salut de la république.

Conduisez-vous a votre gré ; ménagez-vous le patronage de Céthégus et des anlres traîtres qui brûlent de recommencer les (lillagcs, les incendies, et de s’armer de nouveau contre nos pénales. Mais si la liberté et la guerre vous paraissent préférables , prenez des résolutions dignes de voire gloire, et relevez le courage des braves citoyens. Vous avez pour vous une armée nouvelle ; do plus , les colonies des vétérans , toute la noblesse , et les meilleurs généraux. La fortune se range toujours du parti des gens de bien ; bientôt ces forces, que notre indolence a rassemblées, se dissiperont.

Voici donc mon avis : puisque Lépidus a de son autorité privée levé une armée , composée de scélérats et d’ennemis de la république, et qu’à sa tète, au mépris de vos décrets, il s’avance vers Rome ; je propose qu’Appius Claudius, inter-roi, avec le proconsul Q. Catulus et les autres magistrats en exercice, soient chargés de la sûreté de la ville , et veillent ’a ce que la république ne reçoive aucuu dommage.