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le faire tout à fait égal à son mérite. Au reste, il aura beau se soustraire par portions et vouloir se dérober, il est de ceux qui laisseront plus de trace qu’ils ne se l’imaginent et que les contemporains eux-mêmes ne le pensent. La vraie supériorité, jointe à la finesse, survit à bien des renommées bruyantes. On se remet à l’écouter, à lui découvrir des grâces nouvelles, quand on est las du convenu ou du trop connu. Son autorité gagne à n’être point de profession. Et pour ceux mêmes qui se mêlent ici de juger M. de Rémusat et de l’expliquer aux autres, un de leurs précieux titres pourrait bien être un jour s’ils avaient eu, à leur début, l’honneur d’être remarqués et publiquement recommandés par lui[1].

1er  octobre 1847.

  1. M. de Rémusat voulut bien parler dans le Globe, en 1828, de mon premier ouvrage, le Tableau de la Poésie française au xvie siècle.