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DE JOSEPH DELORME.

Le mal assez tôt est venu ;
S’il est vrai que nul ne l’évite,
Assez tôt vous l’aurez connu.
Jouez, jouez, Âmes écloses,
Croyez au sourire des choses
Qu’un matin d’or vient empourprer !
Dans l’avenir à tort on creuse ;
Quand la sagesse est douloureuse,
Il est plus sage d’ignorer.



STANCES D’AMAURY


Et l’Univers, qui, dans son large tour,
Voit courir tant de mers et fleurir tant de terres,
Sans savoir où tomber, tombera quelque jour !

Maynard.


Volupté, Volupté traîtresse,
Qui toujours reviens et séduis,
Qui, sur le soir de la jeunesse,
Encore appesantis mes nuits ;

Qui n’as qu’à vouloir ton esclave,
Et, comme autrefois, l’enlaçant,
Ô Fais fuir l’étude déjà grave
Et le calme recommençant ;

Désastre, amertume et ruine,
Plaie à des flancs toujours rouverts,
Si j’ai senti ton mal qui mine
Et tous les dons que tu nous perds,