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À LA PRINCESSE


CCXLIII

Ce 21 mai.
Chère et bonne Princesse,

Ç’a été en effet, mais bien relativement, un succès[1]. Le résultat de toute cette contention a été, non moins certainement, de me refaire plus souffrant et de me rendre quelque chose de mes maux : j’espère arrêter cela à temps, mais je n’ai pu assister hier à la suite de la discussion. Je savais le départ du surintendant, et je craignais que sa présence, si utile et si gracieuse l’autre jour[2], ne me fît faute : on a eu le goût, cette fois, de me traiter plus humainement.

Oh ! qu’il me tarde de rentrer dans quelque étude toute littéraire sans tout ce bruit.

Saint-Gratien doit-être bien beau : n’irai-je

  1. Le discours de M. Sainte-Beuve dans la discussion sur la liberté de l’enseignement au Sénat (19 mai 1868).
  2. M. de Nieuwerkerke avait réclamé le silence dans la séance du Sénat où M. Sainte-Beuve, parlant pour la liberté de la presse (7 mai 1868), ne cessa d’être interrompu par des murmures dont la véritable cause était le récent dîner du vendredi saint, raconté ailleurs.