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À LA PRINCESSE

ou pensent tous ceux qui sont attachés de cœur à ce grand régime (quand ils n’y tiendraient pas par le devoir et par tous les intérêts) et qui ne désirent autre chose que de voir les grandes et nobles qualités, auxquelles la France doit tant, se manifester d’une manière efficace, présente et vive, de manière à dissiper ces vilains brouillards qu’on laisse de plus en plus s’épaissir et dont l’effet immanquable est de dérouter.

Une nouvelle intervention à Rome serait une faute mortelle. On ne s’enchaîne pas avec obstination à une telle caducité ! je veux parler du pouvoir temporel. Qu’on relise ce qu’en a dit Napoléon Ier. Non, on ne saurait refaire une telle faute. Quel bon moment on a manqué, il y a quelques années, quand M. de la Valette y était ambassadeur ! Mais ce n’est pas une raison, une faute faite, pour en faire une plus grosse. On soutient une branche faible, on ne soutient pas à perpétuité une branche condamnée et morte.

Excusez, Princesse, ces divagations d’un rêveur qui n’a pas à se distraire avec les aimables hôtes de Saint-Gratien et qui rumine dans son gîte. — On ne me reprendra plus à causer ainsi