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LETTRES

chez lui phthisie laryngée et fatigue universelle. — Il y a dans les générations des coupes fatales et réglées. De soixante à soixante-cinq ans, il se fait de ces coupes d’automne : Duveyrier, Boilay, Gavarni. — J’en sais encore deux ou trois autres morts récentes, d’amis ou de camarades du même âge. C’est la loi ; raison de plus pour goûter avec amitié les quelques années qui restent et qui, passé un certain chiffre, sont certainement de grâce et de faveur. — Une indisposition m’empêche ce matin d’aller jusqu’à Auteuil rendre les derniers devoirs à ce grand et charmant artiste ; mais il vivra dans nos cœurs et aussi dans l’histoire de l’art contemporain.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’hommage de mon tendre et respectueux attachement.


CLXXIX

Ce 27 novembre 1866.
Princesse,

J’apprends les détails sur cette fin de l’aimable et charmant artiste notre ami.