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LETTRES

mais c’est toujours quelque chose d’inconnu et d’incertain qui pourra me retenir plus ou moins de temps dans la chambre.

Veuillez ne pas accuser ma négligence tant que cette impossibilité de sortir durera.

Je suis à vous, Princesse, avec le tendre et respectueux attachement que vous savez.



CLXXIII

Ce 31 août 1866.
Princesse,

Comment s’est-il fait, ce grand voyage ? Le Saint-Gothard n’avait-il pas de la neige ? Le lac des Quatre-Cantons était-il dans son beau jour ? Les dix-sept heures que devait durer la dernière traite ont-elles été bien longues ? Je me pose toutes ces questions depuis que vous êtes partie, et, si vous êtes en ce moment un peu assise, vous serez bien aimable de me dire en deux mots comment est la noble et chère colonie. — Ici, rien, moins que rien : je n’ai vu personne, je ne suis allé qu’à mon Académie, qui est déserte.