Page:Sainte-Beuve - Lettres à la princesse.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
À LA PRINCESSE


CIII


Ce mercredi, 8 février.
Princesse,

Je m’étais dit en effet en comptant sur mes doigts que cette quinzaine de bal revenait pour mercredi, mais votre silence me laissait espérer quelque dérangement à mon avantage.

Veuillez ne pas me dire, je vous en prie, que je parais si sévère. Comment le serais-je contre ce qui a été un charme et un rêve des plus doux ? Vaut-il mieux dissimuler et manquer de vérité ? Faut-il que vous soyez la seule personne envers qui je déguise ce que je ne puis me dissimuler à moi-même et que je ne prends plus sur moi de dissimuler à personne ? J’ai pris avec moi-même des résolutions et déterminations auxquelles la nécessité, et des sentiments qui tiennent la dignité du caractère et au respect de soi, m’ont graduellement amené.

Je suis entré dans une dernière phase de ma vie, qui est à établir derechef et à laquelle je