Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous, loin de votre monde que je finirai par exécrer. En disant cela, j’y vais une fois encore, mais un peu de vérité m’échappe, quoi que j’en aie. Je suis homme à tout faire un certain jour pour m’arracher à ce qui eût pu être si doux, en restant si pur. Ce que je dis là va me perdre ; vous me répondrez que vous n’y comprenez plus rien, que c’est en contradiction avec hier. Tel est le cœur, le pauvre cœur auquel il peut arriver toute la douleur, toute l’amertume, toute l’agonie mortelle, sans que cela altère le moins du monde la douce et ineffable pâleur de vos rêveries.

Pardon, mais qu’au moins vous sachiez le mal que vous faites. C’est quelque chose qui, avant d’expirer, se débat[1]. Ce

  1. La note suivante était jointe à cette lettre :