Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/208

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de pareil. La mère n’insista pas, mais, à la chaleur du refus et à mille autres signes que son œil silencieux depuis quelque temps saisissait, elle avait compris.

Pourtant, depuis des mois déjà que le comte Hervé venait plusieurs fois par semaine, il ne s’était rien passé au dehors entre Christel et lui, rien qui fût le moins du monde appréciable, sinon à la sagacité d’un cœur tout à fait intéressé. Pour deviner qu’une passion était en jeu, il aurait fallu être un rival, ou il fallait être une mère, une mère prudente, inquiète et malade, qu’éclaire encore sur l’avenir secret de sa fille la crainte affreuse de la trop tôt quitter. Lui-même, Hervé, avait à peine distingué, dans cette chambre où il n’entrait jamais, la jeune fille, messa-