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M. BAZIN.

de garder son rang après M. Augustin Thierry, et son nom était encore proclamé par M. Villemain dans la séance publique du 8 août, quand il allait mourir le 23.

2° Des Études d’Histoire et de Biographie, recueillies en un volume (1844). Ce sont des morceaux agréables et piquants, publiés la plupart dans des Revues et concernant des personnages qui se rattachent plus ou moins à l’époque traitée par l’historien : Sully, Henri IV, l’ancien Balzac, Bussy-Rabutin, etc. ; il y manque deux morceaux très-neufs sur Molière, insérés depuis dans la Revue des Deux Mondes (juillet 1847 et janvier 1848).

3° Deux volumes d’Études de mœurs, intitulés : l’Époque sans nom (1833). Sous ce titre un peu solennel, l’auteur ne fait autre chose que donner des esquisses morales, satiriques, ingénieuses, très-fines et assez justes, le résultat de ses observations quand il se promène en flâneur dans Paris. C’est un joli livre dans le genre de Duclos, et qui peint bien l’aspect des mœurs à sa date.

4° Enfin un volume que je ne mentionne que pour ne pas être incomplet, un roman historique intitulé : la Cour de Marie de Médicis, Mémoires d’un Cadet de Gascogne (1830). L’auteur, selon la mode du moment qui encourageait ces sortes de pastiches, suppose qu’un cadet de Gascogne, venu à Paris au début du règne de Louis XIII, et pendant la faveur du maréchal d’Ancre, raconte ses premières aventures. Le livre est froid et mérite peu d’être relu.

Mais les trois autres publications constituent une œuvre véritable, digne de trouver place dans toute bonne bibliothèque moderne, et elles assurent un rang distingué à M. Bazin comme historien, comme critique littéraire et observateur moraliste.

Qu’était-il donc cet homme qui, avec des talents rares, s’est tenu exactement sur la limite de la considération