d’action étaient abandonnés à la spontanéité et à l’intuition.
De toute sa fougue déchaînée, elle insista :
— Christian, je t’en supplie, joue… joue ta sonate. Souviens-toi de cette heure sublime…
— Ne dites pas cela, non pas cela !… Je ne peux pas me souvenir, je ne veux pas me souvenir… jamais, jamais…
Il jeta un dernier regard sur le manuscrit unique de sa sonate, et dans un geste forcené, il le lança dans le grand feu de bois qui flambait dans la cheminée.
Puis, sans rien voir, il ouvrit la porte-fenêtre de la bibliothèque, enjamba la terrasse et s’enfuit à travers le jardin balayé et la pinède tordue par le mistral déchaîné.
Devant le geste sacrilège et irrémédiable, sans un mot, sans un cri, la mère douloureuse était tombée évanouie.