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Fardez-vous point ce qui se couve ?
Le siecle cet art nous apprit,
Avec les grimaces d’esprit ;
La morale vous en reprit,
Mais la politique l’approuve.
Avec les grimaces d’esprit
Fardez-vous point ce qui se couvre ?

Non, non, fideles deputez,
Le vray s’estale en vostre mine ;
À tout de l’œil vous repartez :
Non, non, fideles deputez.
Les bons frondeurs sont bien traitez.
Et l’on ne craint plus la famine.
Non, non, fideles deputez,
Le vray s’estale en vostre mine.

Nostre olive est nostre laurier,
La paix triomphe de la guerre ;
Adieu le fol aventurier,
Nostre olive est nostre laurier ;
Adieu le bruit de l’armurier,
Puisque l’on chante au son du verre.
Nostre olive est nostre laurier,
La paix triomphe de la guerre.

Quand l’an qui court se fermera[1]
J’ouvriray mon douziesme lustre.
J’ignore ce qu’on tramera
Quand l’an qui court se fermera ;
Mais je sçay qu’à qui rimera
Je pourray passer pour illustre.
Quand l’an qui court se fermera
J’ouvriray mon douziesme lustre.

  1. Ces vers sont l’acte de naissance de Saint-Amant ; ils autorisent à placer sa naissance à la fin de 1593.