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SONNET

À la Santé, pour le second mariage de la Serenissime reine de Pologne.



Gracieuse Santé, déesse de la vie,
Qui tiens seule en ta main le sceptre des appas,
Avance vers le Nort tes secourables pas,
Avecques tous les biens dont ta gloire est suivie.

Un zele ardent et juste en larmes t’y convie,
Pour de l’honneur du trosne esloigner le trespas ;
Hymen y joint ses vœux : ne les refuse pas,
Ou l’on t’accuseroit et de haine et d’envie.

Ce dieu des saints liens n’attend plus qu’après toy
À renouer Louise, à faire sous sa Ioy
D’une royale sieur une royale espouse.

Consens au grand destin de cette autre Junon ;
Exauce un Jupiter ; vaincq la Parque jalouse,
Et sur l’azur du pôle en or luira ton nom.



SONNET

Sur les mouvement de Paris[1].


Qu’on ne compare point les troubles de la Seine
À ceux de la Tamise, où l’orgueil mesme agit ;
C’est un fleuve brutal qui sans cause mugit,
Mais l’autre avec raison murmure en voix humaine.

Paris ayme le roy, Paris ayme la reyne ;

  1. En 1648. (Voir les Nobles triolets.)