Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/292

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Contre les fieres destinées,
À ses jours n’ont servy de rien.

Il est bien vray que, quand on pense
À la main qui fist son trespas,
On y rencontre tant d’appas,
Que son malheur s’en recompense ;
Un coup de mail inopiné
Fatalement luy fut donné
Par sa chere maistresse mesme :
Hé ! pouvoit-elle perir mieux
Que parce ce miracle supreme,
De qui l’œil fait mourir les dieux !

Non, non, ô la reine des charmes !
Sa gloire est sans comparaison,
Et c’est avec juste raison,
Que je veux terminer mes larmes ;
Aussi bien, après la pitié
Qu’en tesmoigne vostre amitié,
La mienne auroit mauvaise grace.
Tay-toy donc, ma musette, icy,
Et dy seulement à voix basse
Que je voudrois finir ainsi.