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SUITE DE LA PREMIERE PARTIE
DES ŒUVRES
DU SIEUR
DE SAINT-AMANT




LE SOLEIL LEVANT[1].


Jeune deesse au teint vermeil,
Que l’Orient revere,
Aurore, fille du Soleil,
Qui nais devant ton pere,
Vien soudain me rendre le jour,
Pour voir l’objet de mon amour.

Certes, la nuict a trop duré ;
Desja les cocqs t’appellent :
Remonte sur ton char doré,
Que les Heures attellent,
Et viens montrer à tous les yeux
De quel esmail tu peins les cieux.

Laisse ronfler ton vieux mary
Dessus l’oisive plume,
Et pour plaire à ton favory

  1. Cf. Théophile, le matin, ode. — Edit. 1651, p. 187.