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Que pour estre de la partie
Sans dire, dure départie !
Mon esprit, beaucoup plus dispos
Qu’un grimaut lors qu’il a campos,
Quittera sa robe chamelle,
Et d’une allégresse éternelle,
Que rien ne pourra retarder,
S’en ira là-bas vous aider.
Grand-Champ, docteur en bernerie,
Approuve cette raillerie,
Mets-y Nous soussignez au bas,
Et tout le monde en fera cas.




LA GAZETTE DU PONT-NEUF[1]

À Monsieur de Bois-Robert[2].



Mon cher Bois-Robert, que je prise
Plus que ma houppelande grise,
Quand l’hyver avec ses glaçons
Sans fievre donne des frissons,
Je viens d’arriver tout à l’heure
De la ville où Phillis demeure.
D’où j’apporte en mon souvenir
Bien dequoy nous entretenir.
La soutane d’un pauvre prestre[3],
Un barbet qui cherche son maistre,

  1. À Venise, on appeloit gazette une femme chargée de colporter les nouvelles (Voy. Furetière). — Richelet dit : « Renaudot commença à donner la gazette en 1631… On lit les gazettes chez Ribou, Loison et autres regrattiers du Pont-Neuf. »
  2. Nous avons donné une biographie de cet écrivain ; M. Hippeau, de la faculté de Caen et M. Ch. Labitte, ont aussi écrit sa vie.
  3. On disoit prov. crotté in archidiacre. V. Furetière à ce mot.