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C’est qu’il a dans son cabinet
Des heures de Robert Beiniere
À l’usage du lansquenet[1].

Quant à du linge, en cet endroit
La toille n’est point espargnée :
ll en a plus qu’il n’en voudroit,
Mais cela s’entend d’araignée.
Et quant à l’attirail de nuit,
Sa nonchalance le reduit
Au vray deshabiller d’un page,
Où le luxe, mis hors d’arçon,
Ne monstre pour tout esquipage
Qu’un peigne dedans un chausson.

Encore ce peigne est-il fait
D’un areste de solle fritte
Qu’il trouva dessous un buffet,
Monstrant les dents à la marmitte.
Cendre luy vaut poudre d’iris[2],
Dont, pour ragouster sa Cloris,
Le goinfre s’espice la hure ;
Sa Cloris, s’entend sa Margot,

  1. C’étoit alors un jeu de valets. Il passa de l’antichambre à la salle. Le curieux manuel de jeux intitulé la Maison académique (Paris, 1654.) n’en daigne pas parler ; mais les chansons de Coulanges, achevées d’imprimer pour la première fois le 15 novembre 1694, disent (t. 2, p. 4) :

    Le Iansquenet n’étoit connu
    Jadis que des laquais et pages ;
    Maintenant il est devenu
    Le jeu du folles et sages.
    On y querelle, on parle haut,
    Et c’est la cour du roi Pétaut.

  2. La poudre d’iris, le musc, la civette et l’eau d’ange étoient les parfums à la mode. (V. Rec. de Sercy, t. 3, p. 28.)