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Que qui le suit et luy fait feste
Ne suit et n’est rien qu’une beste.
Morbieu ! comme il pleut là dehors !
Faisons pleuvoir dans nostre corps
Du vin, tu l’entens sans le dire,
Et c’est là le vray mot pour rire ;
Chantons, rions, menons du bruit,
Beuvons icy toute la nuit,
Tant que demain la belle Aurore
Nous trouve tous à table encore.
Loing de nous sommeil et repos ;
Boissat[1], lors que nos pauvres os
Seront enfermez dans la tombe
Par la mort, sous qui tout succombe,
Et qui nous poursuit au galop,
Las ! nous ne dormirons que trop.
Prenons de ce doux jus de vigne ;
Je voy Faret qui se rend digne
De porter ce dieu dans son sein,
Et j’approuve fort son dessein.
Bacchus ! qui vois nostre desbauche,

    dis, et Laval étoit, sous ses ordres, capitaine dans un régiment de marine. — Voy. Tallement des Réaux, éd. in-18, VII, 67. — Laval fut tué en 1646, devant Dunkerque.

  1. P. de Boissat fut reçu a l’Académie françoise des sa fondation, en 1654. Insulté par le comte de Sault, depuis connétable de Lesdiguières, il vit toute la noblesse du Dauphine, dont il faisoit partie, intervenir pour un accommodement. V. dans Tallement, dans Segrais, dans Chorier, l’histoire de cette aventure fameuse, et dans Pellisson (Hist. de l’acad.) les pièces du procès et la liste des ouvrages de Boissat. Il avoit un frère officier de cavalerie. Segrais, dans ses Mémoires-anecdotes, dit que La Calprenède a pris les principales intrigues de sa Cassandre dans l’Histoire négrépontique de Boissat. — Boissat mourut en 1662.