LE SORCIER AMOUREUX.
Pour un ballet.
lus sorcier que n’est ce bel œil
Qui pourroit tirer du cercueil
Ma vie aux flames destinée,
Dès que je voy finir le jour
En qualité de feu d’amour
Je m’en vay par la cheminée.
Le demon qui regne au sabbat,
Où mon cœur prend son seul ebat,
Est l’aimable enfant de Cythere ;
Et pour prouver ce que je dy
Ce n’est jamais qu’au vendredy
Que je me treuve à ce mystere.
Les amans y sont bien venus
À cause du nom de Venus
À qui ce jour-là se dedie ;
On y tient le bal comme icy.
Et parfois on y joue aussi
Quelque amoureuse comedie.
Là ce petit dieu fait des loix
Qui font trembler mesme les rois
Dans l’orgueil qui les environne ;
Et par un pouvoir indomté
Forcent jusqu’à ma liberté
De rendre hommage à sa couronne.
Ô beauté sans comparaison,
Ô Belise ! à qui ma raison