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L’orient voit dessous mes lois
Ses provinces regies ;
Ses monts, ses fleuves et ses bois,
Ont ouy mes orgies,
Et la terreur de mes fiers Leopars
Est imprimée en toutes pars.

L’impieté ne produit plus
Contre moy de Penthée ;
Tous mes ennemis sont perclus,
Leur puissance est domptée ;
Bref, le destin accorde à mon desir
La gloire conjointe au plaisir.

Cependant ce roy redouté
Sous qui les lys fleurissent,
Cette adorable Majesté
Que les astres cherissent,
Fait, quoy que Dieu, que j’advoue aujourd’huy
De n’estre qu’homme aux prix de luy.

Ô grande reine a qui les cieux
Ont rendu tout possible,
Il pert seulement par vos yeux
Le titre d’invincible,
Comme il acquit, pour eux se consumant,
Celuy de Juste[1] en vous aymant.


    été donné au public, à Venise. — On trouve dans Furetière un passage curieux sur les ballets :
    « La plus nécessaire qualité à un poète pour se mettre en réputation, c’est de hanter la cour ou d’y avoir été nourry… Je voudrois qu’il eust accès dans toutes les ruelles, réduits et académies illustres…, qu’il… Le meilleur seroit qu’il eust assez de crédit pour faire les vers d’un ballet du roy, car c’est une fortune que les poètes doivent autant briguer que les peintres font le tableau du may qu’on présente à Notre-Dame. »
    Roman bourgeois de Furetière, Bibl. elzevirienne, ad finem.

  1. Il s’agit de Louis XIII, le Juste.