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C’est à Venus qu’il se consacra,
À Venus, qui s’apprit deslors
Dans la mer au bransle du corps,
Qu’elle exerça depuis sur terre,
Menant une si rude guerre
Aux plus vigoureux bra***,
Que jusques à celuy de Mars,
Il luy falut rendre les armes,
Et recourir cent fois aux larmes
Pour quelque treve en obtenir,
Puis qu’il ne pouvoit la finir.
Là, ceux que Priape convie
Au plus cher plaisir de la vie,
Où l’on espreuve un doux trespas,
Encore qu’on ne meure pas,
Trouvent, sans prendre cette peine
Qui souvent en amour est vaine,
Dequoy saouler leurs appétits,
Autant les grands que les petits.
— Que ces empaleurs de Gomorre,
Ces bon*** que mon cœur abhorre.
Ces infâmes pescheurs d’est***.
Ces soldats lasches et poltrons,
Qui, denuez de toute audace,
N’osent assaillir qu’une place
Qui, sans tour et sans parapet,
Ne se deffend qu’à coups de pet ;
Que ces tentes extravagantes,
Ces fous aux humeurs arrogantes,
Qui sans révérence des Dieux
Se plaisent a morguer les doux,
Pestans avec mille blasphèmes
Contre tout, voire contr’eux mesmes
Seulement pour estre compris