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CHAPITRE II

Voltaire exilé à Londres. — Lettres sur les Anglais. — Bacon, Locke et Newton. — Mesures pratiques : la sépulture hors des églises et l’inoculation de la petite vérole.

Voltaire n’avait reçu chez les jésuites, au collége de Louis-le-Grand, qu’une instruction purement littéraire ; s’il y avait acquis quelques notions sur les éléments des sciences, il les avait sans doute perdues dans les premiers entraînements de sa carrière. La tragédie d’Œdipe et le poëme de la Henriade avaient dû faire tort au peu qu’il pouvait savoir de géométrie ou de physique. L’incident qui le fit exiler en Angleterre après ses premiers succès contribua puissamment à lui ouvrir des voies nouvelles ; il prit à Londres le goût des sciences.

C’est en 1725 que Voltaire fut bâtonné par les gens du chevalier de Rohan. Il avait alors trente et un ans. Sa gloire était déjà établie, et, mécontent sans doute du nom d’Arouet, qu’il tenait de son père, il s’en était choisi un autre mieux fait pour les bouches de la renommée ; il l’avait emprunté d’un petit do-