venez de voir dans les fers, où il gémit depuis plus d’un an, et où il est pour toute sa vie, fut obligé de venir de Stockholm à Nordkoping, pour répéter des fonds considérables placés chez madame Scholtz, par son père, dont il venait d’hériter. Celle-ci connaissant l’état du comte, fils d’un sénateur, et sénateur lui-même, lui avait préparé le plus bel appartement de sa maison, et se disposait à le recevoir avec tout le luxe que lui permettaient ses richesses.
Le comte arriva ; et dès le lendemain son élégante hôtesse lui donna le plus grand souper, suivi d’un bal, où devaient être les plus jolies personnes de la ville ; on, n’oublia point Ernestine ; ce n’était pas sans quelqu’inquiétude qu’Herman la vit décidée à y venir ; le comte verrait-il une aussi belle personne, sans lui rendre à l’instant l’hommage qui lui était dû ; que n’aurait point Herman à redouter d’un tel rival ; dans la supposition de ce malheur, Ernestine aurait-elle plus de force, refuserait-elle de devenir l’épouse d’un des plus grands sei-