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condamné, ce qui est pis, à ne foutre que de cons toute ma vie, si je ne leur eusse brûlé la cervelle.“ — „Président, vous bandez,“ dit le duc, vos foutus propos vous décèlent toujours.“ — „Bander ? non,“ dit le président, „mais je suis au moment de faire chier Mlle. Sophie, et j’espère que sa merde délicieuse produira peut-être quelque chose. — Oh, ma foi, plus que je ne pensais,“ dit Curval, après avoir gobé l’étron, „voilà sur le Dieu, dont je me fouts, mon vit qui prend consistence, — qui de vous, messieurs, veut passer avec moi dans le boudoir.“ — „Moi,“ dit Durcet, en entraînant Aline, qu’il pâtissait depuis une heure, et nos deux libertins s’y étant fait suivre d’Augustine, de Fanni, de Colombe et d’Hébé, de Zélamir, d’Adonis, d’Hyacinthe, et de Cupidon, joignant à cela Julie et deux vieilles, la Marraine et Chanville, Antinous et Hercule. Ils reparurent triomphants au bout d’une demi-heure et ayant chacun perdu leur foutre dans les plus doux excès de la crapule et du libertinage. „Allons,“ dit Curval à Duclos, „donne-nous ton dénouement, ma chère amie, et s’il peut me faire rebander, tu pourras te flatter d’un miracle, car il y a ma foi, plus d’un an, que je n’avais perdu tant de foutre à la fois, il est vrai.“ — „Bon,“ dit l’évêque, si nous recourons, ce sera bien pis que la passion, que doit nous conter Duclos, ainsi comme il ne faut pas aller du fort au faible, trouvez bon que nous te fassions taire et que nous écoutions notre historienne.“ — [150]Aussitôt cette belle fille termina ses récits par la passion suivante. — „Il est enfin temps, messieurs,“ dit-elle, „de vous raconter la passion du Marquis de Mésanges, auquel vous vous souvenez, que j’ai vendu