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dans leur cabinet, le président avec Fanchon, Augustine et Zélamir, Durcet avec la Desgranges, Rosette et Bande-au-ciel, on fut obligé d’attendre près d’une demi heure pour continuer les récits de Duclos. Ils reparurent enfin. — „Tu viens de faire de saletés,“ dit le duc à Curval, qui rentra le premier. — „Quelqu’une,“ dit le président, „c’est le bonheur de la vie, et pour moi je n’estime la volupté qu’à ce qu’elle a de plus sale et de plus dégoûtant, mais au moins y a-t-il eu du foutre de répandu par une nuit,“ dit le président, „crois-tu donc, qu’on te ressemble et qu’on ait comme toi du foutre à perdre à toutes les minutes, je laisse ces efforts-là à toi, et à des champions vigoureux comme Durcet,“ continua-t-il, en le voyant rentrer pouvant à peine se soutenir d’épuisement. „C’est vrai,“ dit le financier, „je n’y ai pas tenu, cette Desgranges est si sale et dans ses propos et dans sa tenue, elle a une facilité si grande à tout ce qu’on veut —.“ „Allons, Duclos,“ dit le duc, „reprenez, car si nous ne lui coupons la parole, le petit indiscret va nous dire tout ce qu’il a fait sans réfléchir, combien il est affreux de se vanter ainsi des faveurs qu’on reçoit d’une jolie femme“. Et la Duclos obéissant reprit ainsi son histoire. „Puisque ces messieurs aiment tant ces drôleries-là,“ dit notre historienne, „je suis fâchée, qu’ils n’aient pas encore un instant retenu leur enthousiasme, et l’effet en eût été mieux placé, ce me semble après ce que j’ai encore à vous conter ce soir ; ce que ms. le président a prétendu qu’il manquait pour perfectionner la passion que je viens de conter, se retrouvait mot à mot dans celle qui suivait, je suis fâchée,[28] qu’il ne m’ait pas donné temps d’ache-