Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 9, 1797.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle est faite pour te céder le pas ; toutes les nuits, nous coucherons ensemble, je m’épuiserai dans ton beau cul, tu déchargeras dans le mien… nous nous enivrerons de voluptés. Les assemblées que tu as vues, n’auront plus lieu ; Breval, amoureux de sa fille, va se comporter avec elle, comme je me conduis avec toi ; nous ne cesserons pas d’être amis, mais trop jaloux maintenant de nos mutuelles jouissances, nous ne prétendons plus les mêler. Mais ma mère, monsieur, répondis-je, ne sera-t-elle pas fâchée de ces projets… Mon ami, me répondit mon père, écoute avec attention, ce que j’ai à te dire sur cela ; tu as suffisamment d’esprit pour m’entendre.

Cette femme qui t’a mis au jour, est peut-être la créature de l’univers que je déteste le plus souverainement ; les liens qui l’attachent à moi, me la rendent mille fois plus détestable encore. Breval est au même point avec la sienne. Ce que tu nous vois faire avec ces femmes, n’est que le fruit du dégoût et de l’indignation ; c’est bien moins pour nous amuser d’elles que pour les avilir, que nous les prostituons ainsi ; nous les outrageons par haine et par une sorte de