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Nous déjeûnâmes à Amalfi, ancienne ville étrusque, dans la situation du monde la plus extraordinaire. Nous nous rembarquâmes ensuite jusqu’à la pointe de la Campanelle, courant toujours sur une côte du plus grand intérêt. Nous ne vîmes, dans tout ce beau pays, habité jadis par les Surrentins, que les débris d’un temple de Minerve, qui donne son nom à la côte. Le tems se trouvant beau, nous fîmes voile, et nous nous trouvâmes en deux petites heures au port de Caprée, après avoir laissé sur notre droite les trois petites isles de Galli. L’île de Caprée, qui peut avoir environ dix milles de circuit, est par-tout environnée des plus hauts rochers : on n’y aborde, ainsi que je viens de vous le dire, que par le petit port qui est en face du golfe de Naples ; sa forme est un elliptique de quatre milles, à sa plus extrême longueur, et de deux dans sa plus grande largeur ; elle est divisée en deux parties ; la haute et la basse Caprée. Une montagne, d’une hauteur prodigieuse, fait la division de ces deux parties, en devenant à cette île, ce que l’Apennin est à l’Italie. Les habitans de l’une de ces parties ne peuvent communiquer avec ceux de l’au-