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ignorée des gens du monde, et qui ne se rencontre que dans les asiles de la pudeur et de l’innocence. Il n’y avait rien que je n’eusse fait faire, rien que je n’eusse exécuté avec cette jolie petite créature, lorsque mes compagnes, plutôt levées que moi, vinrent me demander des nouvelles de ma nuit. Hélas ! leur dis-je, je suis bien sûre que le détail de mes plaisirs, est l’histoire fidelle de celui des vôtres. Ah ! sacredieu, dit Clairwil, je crois que de ma vie je n’ai tant déchargé ; mais lève-toi, renvoye cet enfant, il faut que nous causions… puis la fixant, gueuse, lui dis-je, tes foutus yeux me peignent ton ame… ils respirent le crime. — Je veux en commettre un affreux… épouvantable… Tu sais comme ces bonnes gens nous ont reçus… le plaisir que nous ont donné leurs filles ? — Eh bien ! — Je veux les massacrer tous, voler, piller, abattre leur maison, et nous branler sur les ruines, quand elles auront couvert les cadavres. J’approuve cette délicieuse idée, répondis-je, mais j’y desire un épisode ; il faut nous enfermer ce soir avec tous ces gens-ci, la mère est seule avec ses filles, les valets sont à Naples, rien n’est isolé comme cette maison ; livrons-nous à