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témoignâmes, nous accompagna dans la visite que nous voulions faire de sa maison.

Chacune des salles que nous parcourûmes, nous fournit à tous infiniment de matières à de criminelles lubricités, et nous étions déjà horriblement échauffés, lorsque nous arrivâmes aux loges où étaient renfermés les fous.

Le patron, qui jusqu’à ce moment, n’avait fait que s’irriter, bandait incroyablement quand nous fûmes parvenus dans cette enceinte ; et comme la jouissance des foux était celle qui irritait le plus ses sens, il nous demanda si nous voulions le voir agir ; certainement, répondîmes-nous. C’est que, dit-il, mon délire est si prodigieux avec ces êtres-là, mes procédés sont si bisarres, mes cruautés tellement atroces, que ce n’est qu’avec peine que je me laisse voir en cet endroit. Tes caprices, fussent-ils mille fois plus incongrus, dit Clairwil, nous voulons te voir, et nous te supplions même d’agir, comme si tu étais seul ; de ne nous rien faire perdre sur-tout, des élans précieux qui mettent si bien à découvert et tes goûts et ton ame… et il nous parut que cette question réchauffait beaucoup, car, il ne put la faire,