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premier aumônier de la cour. Le roi dont il avait servi les plaisirs, et dirigé la conscience[1], lui avait accordé l’administration despotique de la maison correctionnelle où il était ; et le couvrant de sa puissance, il lui permettait de se livrer-là, à tout ce qui pourait le mieux flatter les criminelles passions de ce libertin.

C’était en raison des atrocités qu’il y exerçait, que Ferdinand fut bien aise de nous envoyer chez lui.

Vespoli, âgé de cinquante ans, d’une physionomie imposante et dure, d’une taille élevée et d’une force de taureau, nous reçut avec les marques de la plus extrême considération : aussitôt qu’il eut vu nos lettres et comme il était fort tard quand nous arrivâmes, on ne s’occupa qu’à nous faire promptement souper et coucher. Le lendemain Vespoli vint nous servir lui-même le chocolat, et sur le desir que nous lui

  1. C’est l’usage en Italie de faire son macquereau de son confesseur ; rien ne s’allie près des grands, comme ces deux états ; et les prêtres un peu intrigans, les exercent communément très-bien à la fois.