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pied composent ce cabinet énorme, le plus curieux et le plus beau de l’univers, sans doute : rien n’est fatiguant comme l’examen de ce qu’il renferme ; toujours debout, l’esprit tendu, les yeux fixés, je ne voyais plus rien quand nous fûmes arrivés à la fin de cet examen.

Dans une autre partie de ce château, nous vîmes avec plaisir la nombreuse collection des peintures retrouvées dans Herculanum ou autres villes englouties par la lave du Vésuve.

On remarque en général, dans toutes ces peintures, un luxe d’attitudes presqu’impossible à la nature, et qui prouve ou une grande souplesse dans les muscles des habitans de ces contrées, ou un grand dérèglement d’imagination. Je distinguai parfaitement entre autres, un morceau superbe représentant un Satire jouissant d’une chèvre : il est impossible de rien voir de plus beau… de mieux fini. Cette fantaisie est aussi agréable, qu’on la trouve extraordinaire, nous dit Ferdinand. Elle est, nous dit-il, encore fort en usage dans ce pays-ci ; en qualité de napolitain, j’ai voulu la connaître, et je ne vous cache pas qu’elle m’a donné le plus