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trempe des nôtres : même mouvement de la part des femmes, dès que leurs bourreaux les lâchent pour venir remplacer de leurs vits écumans et bandans les douze engins flétris de leurs prédécesseurs ; elles se jettent sur leurs enfans, les ramassent, tout maltraités qu’ils sont, les réchauffent de leur douloureux baisers, les inondent de leurs pleurs, les consolent par des mots tendres, et dans le plaisir qu’elles éprouvent à retrouver ces créatures chéries, elles vont presqu’oublier leurs malheurs, si douze autres scélérats, d’une figure mille fois plus affreuse que ceux qui les ont précédés, ne fussent précipitamment accourus pour d’autres atrocités.

Cette nouvelle horde de monstres vêtus comme les satellites de Pluton, arrachent, pour la dernière fois et sans aucun ménagement, les tristes enfans de ces infortunées, les criblent de coups du poignard dont ils sont armés, les lancent à nos pieds, se précipitent sur les femmes, dont ils font, au milieu de l’arêne, le plus prompt et le plus sanglant carnage ; se jettent ensuite sur nous, inondés de sang, poignardent dans nos bras ceux qui nous foutent, et nous enculent eux-mêmes en mourant de plaisir.