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heures, pendant lesquelles nous ne cessâmes d’être plongées dans le délire, nous fûmes enculées cent coups chacune, et constamment polluées ce même intervalle, par le godmiché qui sondait nos cons : j’étais anéantie ; Olimpe s’était trouvée mal, on avait été contraint à la retirer ; Clairwil et Charlotte, seules, avaient soutenu l’attaque avec un courage sans exemple : le foutre, les liqueurs éjaculées des godmichés, le sang nous inondaient de tous côtés : nous nagions dans leurs flots. Ferdinand et Francaville, qui, bien en face du spectacle, s’étaient amusés d’une trentaine de charmans bardaches, nous invitèrent à poursuivre la promenade ; quatre jolies filles nous soutinrent, et nous entrâmes dans un vaste kiosque, décoré de la manière suivante.

Dans la partie du fond qui régnait à droite, était un amphithéâtre demi-circulaire, s’élevant à trois pieds du sol, garni d’épais matelas recouverts de satin couleur de feu, sur lesquels on pouvait se coucher à l’aise ; en face était un gradin, plus haut d’un pied, d’égale forme, qu’un vaste tapis de velours, de même couleur, garnissait en entier. Vautrons-nous ici, nous dit le prince, en nous