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lui seul trouble l’état : dans sa seule classe naissent toujours les mécontens. Qu’importe à l’homme riche, l’idée du frein qui ne pèze jamais sur sa tête, quand il achette cette vaine apparence par le droit de vexer fortement, à son tour, tous ceux qui vivent sous son joug ? Vous n’en trouverez jamais un seul dans cette classe, qui ne vous permette avec lui, l’ombre la plus épaisse de la tyrannie, quand il en aura la réalité sur les autres. Ces bases établies, il est donc nécessaire qu’un roi gouverne alors avec la plus extrême sévérité, et que pour avoir le droit bien constaté de tout faire au peuple, il laisse faire, à ceux qui soutiennent avec lui le glaive, tout ce qu’il leur plaira d’entreprendre à leur tour ; il faut qu’il environne ceux-ci de son crédit, de sa puissance, de sa considération ; il faut qu’il leur dise : et vous aussi, promulguez des loix, mais aux conditions d’étayer les miennes ; et pour que mes coups soient solides, pour que mon trône soit inébranlable, soutenez ma puissance de toute la portion que je vous laisse, et jouissez en paix de cette portion afin que la mienne ne soit jamais troublée……… C’est, dit Olimpe, le