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nillé, dont l’engin avait treize pouces de long, sur neuf de tour ; obtient seul, après nous avoir foutues toutes trois, le privilège d’être notre Cicéron. On le nommait Raphaël.

Il nous mène d’abord au temple de Serapis, dont les magnifiques débris nous firent présumer, que cet édifice avait été superbe. Nous parcourûmes les antiquités d’alentour, et par-tout nous vîmes des preuves non équivoques, de la magnificence et du goût de ces peuples Grecs et Romains, qui, après avoir un moment illustré la terre, se sont évanouis, comme disparaîtront ceux qui la font trembler aujourd’hui.

Les restes d’un monument d’orgueil et de superstition, se présentèrent ensuite à nos yeux. Trasile avait prédit, à Caligula, qu’il ne parviendrait à l’Empire, qu’après avoir été de Bayes à Pouzzols, sur un pont. L’Empereur en fit construire un de bateau, dans un espace de deux lieues, et il le traversa à la tête de son armée. C’était une folie, sans-doute, mais c’était celle d’un grand homme ; et les crimes de Caligula, qui feront époque dans l’histoire, prouvent à la fois, il en faut convenir, et l’homme le