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revient ; il prolongerait la maladie, pour éterniser les secours ; et sous prétexte de guérir, il énerverait. — Juliette, tu raisonnes bien ; j’aime ta conversation…… mais je ne sais, tu m’en imposes ; tu as plus d’esprit que moi. — Cette mesure-là n’est pas celle qui pourrait m’en assigner une bien forte dose ; n’importe, puisque mon esprit te fait peur, qu’un instant la raison le cède à tes plaisirs : que desires-tu ? voyons. — On dit que tu as le plus beau corps du monde, Juliette, je veux le voir : peut-être avec le ton sur lequel tu as débuté dans ma cour, ne serait-ce pas ici tout-à-fait le langage que je devrais employer ; mais le clinquant ne m’en impose pas, ma chère ; j’ai pris des informations sur tes sœurs et sur toi : quoique fort riches, je n’en puis douter, mes amies, vous n’êtes que trois franches putains. Tes informations sont mal prises, beau Sire, répondis-je avec vivacité, tes espions ressemblent à tes ministres, ils volent ton argent, sans te servir : si tes informations étaient bonnes, tu reconnaîtrais ton erreur : n’importe ; pour mon compte, je n’ai nulle envie de faire la vestale ; il ne s’agit que de composer, je ne