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suite de tout ceci soit d’aller passer quelques mois à Naples. C’est notre projet, dit Clairwil, en me serrant la main : eh bien ! dit Borchamps, je sacrifie à ce voyage tout l’argent que va rapporter cette prise.

À ces mots les prisonniers parurent : Mon capitaine, dit Carle-Son qui conduisait la bande, c’est aujourd’hui le jour des reconnaissances ; cette famille est la mienne, voilà ma femme, continua-t-il en nous présentant une très-belle personne de trente-quatre ans ; ces deux jeunes filles, (poursuivit-il en nous en montrant d’abord une de treize ans, belle comme l’amour, ensuite une de quinze, que les grâces même eussent enviée), sont les résultats de ma couille ; voilà mon fils, ajouta-t-il, en nous offrant un jeune garçon de seize ans, de la physionomie la plus attrayante : deux mots vous mettront au fait de cette intrigue ; ma femme voudra bien vous expliquer le reste. Rosine est danoise ; je l’épousai il y a dix-sept ans, lors du voyage que je fis pour lors à Copenhague ; j’en avais dix-huit à cette époque, et par conséquent trente-cinq aujourd’hui. Ce beau garçon que j’appelle Francisque, fut le premier fruit de notre amour ; Chris-