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se laisse faire, ses grands yeux bleus remplis du plus vif intérêt s’allument insensiblement, les larmes de la volupté les mouillent, et moi… semblable à une bacchante… furieuse… ivre de lubricité… franchissant toutes les bornes, je cherche à lui communiquer l’ardeur dont je suis dévorée… Que fais-tu, me dit Honorine, oublie-tu donc mon sexe et le tien ? Ah ! cher amour, m’écriai-je, outrageons quelquefois la nature pour mieux savoir lui rendre hommage ! Que nous serions malheureuses, hélas ! si nous ne savions pas nous venger de ses torts ; et devenant toujours plus entreprenante, j’ose lâcher les rubans d’une jupe de linon, qui mettent en mon pouvoir presque tous les charmes dont je recherche la possession avec tant de chaleur. Honorine égarée… électrisée de mes brûlans soupirs, ne m’oppose plus de résistance ; je la renverse sur le canapé où nous sommes, j’écarte avidement ses cuisses et palpe tout à l’aise la petite motte la plus rebondie qu’il soit possible de voir ; la duchesse était penchée dans mes bras, la main qui l’entourait, placée sur son sein de rose, en chatouillait un pendant que ma bouche effleurait l’autre ; mes doigts