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ment ; un d’eux ayant résisté, il lui cassa les deux bras avec le même flegme, que s’il eût fait la chose du monde la plus simple ; il en poignarda deux autres, et nous commençâmes notre inspection. La première salle dans laquelle nous entrâmes, contenait deux cents femmes, âgées de vingt à trente-cinq ans ; dès que nous parûmes, et cet usage était consacré, deux bourreaux s’emparèrent d’une victime, et la pendirent nue sur-le-champ à nos yeux. Minski s’approche de la créature accrochée ; il lui manie les fesses, il les lui mord, et dans l’instant toutes les femmes se rangent sur six rangs ; nous traversâmes et longeâmes ces rangs, afin de mieux voir celles qui les formaient : la manière dont ces femmes étaient vêtues ne déguisait aucun de leurs charmes ; une simple draperie les ceignait, sans voiler ni leur gorge ni leurs fesses, mais leurs cons ne se voyaient pas ; ce rafinement désiré par Minski, dérobait à ses yeux libertins un temple où son encens ne fumait guère. À l’une des extrémités de cette salle, en était une moins grande, qui contenait vingt-cinq lits ; là se mettait les femmes blessées par les intempérances de l’ogre, ou celles