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ISABELLE DE BAVIÈRE


du monarque. Les courtisans changèrent également ; tous ceux qui avaient flatté l’ancienne cour disparurent. On ne vit plus que ceux du jour, parmi lesquels Bois-Bourdon sut garder son rang.

Louis ignorait la part que ce jeune chevalier avait aux faveurs de la reine ; mais nous savons qu’Isabelle ne cachait point à Bois-Bourdon que son beau-frère était son amant : il devint donc le confident de sa maîtresse sans le devenir de son rival. Ce n’est que dans les cours corrompues que de telles singularités se remarquent ; celles du XVIIIe siècle pourraient en fournir quelques exemples.

C’était le marquis de Craon qui possédait toute la confiance du jeune d’Orléans. Ce qu’il avait fait au duc d’Anjou le rendait-il digne de ce poste ?… mais sont-ce des mœurs que désirent les princes dans les confidents de leurs torts ?

Les autres courtisans qui se montrèrent alors furent Montaigu, Vilaines, Mercier, La Rivière…, ils étaient appuyés du connétable qui venait de reprendre son crédit par la chute du duc de Bourgogne, toujours lié avec Charles de Blois, irréconciliable ennemi de Clisson.

On forma un conseil d’état composé de deux maréchaux de France, de neuf autres membres et du connétable. Armant de Corbie, premier prési-