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ISABELLE DE BAVIÈRE


d’après le testament. Mais malgré les plus vives instances de la reine, il refusa.

« Me voilà perdue, dit Isabelle ; je n’ai plus de soutien… Au moins pourquoi n’accepte-t-il pas cette régence, pour me la céder ensuite ? »

Mais il semblait que depuis la mort de la princesse Michelle, l’intérêt que Philippe prenait à la reine n’était plus le même.

Le crime se trompe quelquefois dans ses calculs et ce qu’on croit obtenir de lui n’est bien souvent que des remords. Puisse cette vérité se graver dans l’âme de tous les méchants qui veulent le commettre, oui, puisse-t-elle s’y imprimer à jamais autant pour leur propre repos que pour celui de leurs malheureuses victimes.

Philippe déféra la régence au duc de Bedford, qui fut reconnu sans contradiction. Mais ce qui dut pourtant consoler la reine, c’est que la mort de Henri, loin de fortifier le parti du dauphin, ne rendit ses infortunes que plus promptes et plus actives. Le duc de Bretagne l’abandonna, et il parut que la reine fut la seule cause de cette défection : ne pouvant lui conserver ses ennemis, elle diminuait au moins le nombre de ses amis ; quand la vengeance ne peut s’étendre, elle tâche de s’apaiser par ce qui lui reste.

Toutes ces différentes choses ne contribuaient pas au retour de la santé de Charles ; ce malheu-