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ISABELLE DE BAVIÈRE


et sujets dans le temporel, ils traiteraient de chimérique toute autorité qui n’est pas la leur ? Si cela est, quelle caste à surveiller dans un état !

Mais revenons et ne cessons de nous plaindre de la triste obligation où nous sommes de n’employer jamais que le pinceau du crime, chaque fois que nous devons tracer l’affreux caractère d’Isabelle. Ô femme trop célèbre, pourquoi ne t’es-tu pas quelquefois montrée telle par des vertus ? Leur récit adoucirait du moins la pénible tâche de l’écrivain qui, devant t’offrir telle que tu fus, n’a jamais que des horreurs à peindre.

On se souvient que le duc de Bourgogne avait épousé la princesse Michelle, l’une des filles de la reine et de Charles VI. Cette femme adorée de son époux faisait absolument de lui tout ce qu’elle voulait. La reine craignit que l’attachement que Michelle portait également au dauphin son frère n’opérât entre cet héritier de la couronne et Philippe un raccommodement qui dès lors ferait perdre à Isabelle toutes les espérances de fortune qu’elle fondait sur le monarque anglais, qui serait bientôt chassé du royaume si les affaires du jeune Charles venaient à s’accommoder. En conséquence l’adroite Isabelle plaça près de la duchesse de Bourgogne, sa fille, une certaine dame de Viesville qui instruisait la reine de