parmi eux ? La noblesse française répandit son
sang pour ses rois, mais elle ne les assassina jamais.
Ce crime quelquefois sortit des sanctuaires ;
l’espoir de s’y réfugier l’encourageait sans doute ;
celui qui se suppose au-dessus des rois peut s’aveugler
sur un pouvoir qu’il croit égal au sien ; mais
celui qui défend ce pouvoir et qui combat pour
lui, le respecte et ne l’outrage point. — Encore
une fois, Monsieur le duc, je ne vous propose pas
un régicide, mais un acte de courage : ce n’est
point un meurtrier que je veux voir en vous,
c’est un défenseur ; vous devez en trouver parmi
ceux qui vous accompagnent ; gardez-vous de leur
dire : Assassinez le dauphin ; contentez-vous de
leur faire jurer qu’ils vous défendront si vous
êtes attaqué et faites tout ce qu’il faut pour
l’être.
— Vous serez contente, Madame, dit le duc ; puissiez-vous me trouver un jour des vengeurs aussi facilement que vous en allez trouver un dans moi ! »
Le duc de Bourgogne sortit, et ce fut pour la dernière fois que se parlèrent deux monstres que le ciel n’aurait jamais dû réunir.
Choisissons maintenant, dans les différents rapports que les historiens nous offrent sur le célèbre événement de Montereau, celui qui s’accorde le